Bienvenue

Bienvenue dans le quatrième module de l’Opencourseware « Bible et humanités numériques » de l’Université catholique de Louvain (Belgique), créé grâce à un subside 2023 du projet Université numérique de l’UCLouvain. Ce module illustre le débat en cours sur le devenir du statut des Écritures dans la culture numérique. Après un état des lieux de la thématique théologique, il présentera quelques étapes et outils du traitement de texte numérique. Comme dit dans le module d’introduction, cet Opencourseware est une amorce qui s’adresse à une large audience et souhaite permettre à tous de poursuivre leur propre quête via les lectures proposées.

1. La transformation de la lecture dans la culture numérique

Avant de réfléchir à ce qu’il advient aux Écritures bibliques dans la culture numérique, il est nécessaire de prendre du recul par rapport à notre champ et d’observer d’abord ce qui se passe dans la culture générale et dans les réflexions en sciences humaines quant au statut du livre. Qui d’entre nous n’apprécie pas à son juste prix de découvrir au détour d’un chemin une « boîte à livres », avec quelques ouvrages usagés dont on a la liberté soit d’augmenter soit de diminuer le stock pour sa lecture personnelle ? Le livre papier, non connecté, apparaît depuis quelques années comme un lieu ultime de liberté, préservant le face-à-face intime entre le récit et son lectorat.
Les études et statistiques récentes nous le disent : les ventes de livre ne diminuent pas, se maintiennent, voir augmentent suivant les années. C’est le type de constat qu’on pourra trouver notamment pour la Belgique francophone ou la France. Les États-Unis ne font pas figure d’exception : si l’année 2012 avait connu un fléchissement certain de la vente des livres papier (591 millions), l’année 2021 a connu un record de ventes avec 843 millions, pour se maintenir à 788 millions, selon le site statistica.com. Le livre papier, clos, privé, accessible, prend peu à peu un rôle propre dans la culture numérique, et semble à même de réussir sa mutation. Les Bibles papier continueront à être vendues et achetées.
Mais la lecture connectée a de son côté engendré des chamboulements qui sont en cours. Cette lecture numérique, différente, traversante, n’est pas sans avoir attiré des caveat sur le devenir même de l’usage que nous faisons de notre cerveau, comme en ont témoigné les ouvrages de Maryanne Wolf, notamment Proust et le calamar (2007/2016) et Lecteur, reste avec nous ! Un grand plaidoyer pour la lecture (2018/2023), qui vient juste d’être traduit en français.
Si les générations qui ont grandi dans les livres papier avertissent, en bonne partie à raison, contre les rapides transformations de la lecture, ce nouveau coffre à trésor n’a pas attendu pour trouver son public dans les plus jeunes générations et créer des innovations. On en prendra pour témoin la nouvelle communication culturelle nommée les « Booktubeurs », ces petites vidéos de promotion… des livres papier. Il s’agit là de l’une des alliances les plus inattendues et performantes de la culture imprimée et de la culture numérique. La littérature écrite devient littérature lue, performée, commentée, racontée. Elle retrouve son lien dans la chair, avec la voix et les visages de ceux qui en parlent. Ces remarques seront au cœur du dernier module de cet Opencourseware, consacré à la Bible dans la culture texte-image-son, dite « multimodale ».
Cette transformation de la lecture n’a pas échappé à l’attention de certains théologiens. Il convient de rendre ici un hommage appuyé au texte précurseur publié par les Églises Réformées de Suisse en 2016, à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de la Réformation, qu’elles ont délibérément intitulé Sola Lectura, et non pas Sola Scriptura, selon l’adage cher aux Réformateurs.
Centrant l’attention sur le moment de la lecture et ce qui advient au lectorat, ce texte affirme que « le christianisme n’est pas une religion du livre, mais de la lecture ». Sola Lectura prend acte d’une certaine « dissociation entre l’écrit et le livre » provoquée par la culture numérique : « une question nouvelle se pose aujourd’hui : celle de la signification, pour l’expression concrète de la foi chrétienne, de la dissociation entre l’écrit et le livre (die Emanzipation der Schrift vom Buch), avec son prolongement dans l’omniprésence de l’écrit dans les médias électroniques de toutes sortes ». À quelques années de distance, les questions claires et pertinentes posées par ce texte n’ont sans doute pas encore reçu tout l’écho qu’elles méritent. Elles soulèvent à juste titre cet écart, nouveau, qui a surgi entre l’écrit, ses lectures, ses performances, et le livre.

2. La transformation de l’écrit dans la culture numérique

Si la lecture évolue au gré des pixels, il ne peut qu’en être de même pour le statut du texte. Dans un ouvrage bilingue publié en 2019, Écritures digitales. Digital writing, digital Scriptures, j’ai dessiné les contours de cette transformation en deux chapitres, accompagnés de deux autres décrivant les effets de cette même transformation sur notre rapport aux texte bibliques. Je reprends ici quelques traits de cet ouvrage disponible en libre accès, grâce à une bourse du Fonds National Suisse (brill.com/dbs).
Dès le début des années 2000, alors même que naissait l’expression « humanités numériques » ou « humanités digitales », les penseurs Roger Chartier et Umberto Eco ont décrit la manière dont ils percevaient l’évolution du statut du texte dans la culture numérique. Pour Roger Chartier, « le monde du texte numérique est un monde où les textes sont déployés, repris, réécrits, où une écriture s’écrit dans une écriture déjà̀ là, un monde où le lecteur intervient non pas sur les marges du texte, mais dans les textes eux-mêmes, un monde où comme l’avait rêvé parfois Foucault, s’effacerait l’assignation au nom propre, où s’effacerait la ‘fonction auteur’ dans une sorte de textualité́ formée de nappes de discours toujours repris et liés à l’échange permanent entre producteurs et lecteurs – mais des lecteurs à leur tour auteurs » (p. 16-17). Cette citation souligne bien de quelle manière la transformation de la lecture entraîne aussi celle du texte.
Quant à Umberto Eco, il dresse de manière imposante le portrait de ce qu’il nomme la disparition de la notion de texte original : « Supposons que je décharge sur mon ordinateur La Critique de la raison pure [de Kant] que je commence à l’étudier, et que j’écrive tous mes commentaires entre les lignes, ou bien je suis doué d’un fort esprit philologique et je peux reconnaître mes commentaires, ou bien, trois années plus tard, je ne saurai plus ce qui est de moi et ce qui est de Kant. Nous serions comme ces copistes du Moyen Âge qui corrigeaient automatiquement le texte qu’ils copiaient parce que cela leur semblait normal, d’où le risque que l’esprit philologique s’en aille en eau de boudin. Mais, là aussi, le risque pour le jeune étudiant est qu’il ne s’aperçoive plus qu’il a manipulé le texte. Les milieux scientifiques et universitaires resteraient les garants de cette vigilance philologique » (p. 227).
Vingt ans plus tard, ces propos exprimant la crainte des sciences humaines devant l’avènement du numérique, semblent pouvoir être modérés. Notons tout d’abord que si la notion de texte original aura fait florès dans la culture imprimée, personne ne saurait ultimement se départir de l’auctorialité des traces numériques semées sur la toile, cailloux électroniques du Petit Poucet. La naissance d’initiatives telle la Content Authenticity Initiative illustre l’émergence de nouvelles pratiques de vérification de l’origine des productions numériques.
Par ailleurs, la naissance de l’e-philologie semble tempérer la crainte de voir la philologie partir en « eau de boudin », et promeut l’interaction des sciences humaines et sociales qui permet de maintenir le lien d’un énoncé à son auteur/rice, au travers des communautés d’usagers. C’est ce que décrit de manière positive Elena Pierazzo dans un bel ouvrage sur l’édition numérique : « C’est un état de fait que la véritable distinction entre le travail éditorial et le produit éditorial a maintenant été remise en question, parce que les outils utilisés par les éditeurs dans leur travail éditorial sont eux-mêmes rendus accessibles aux utilisateurs : c’est ce que Gregory Crane définit comme l’ ‘e-philologie’, dans laquelle la fonction éditoriale est partagée par les éditeurs et les utilisateurs, et dans laquelle le texte est décomposé, analysé et produit par des algorithmes » (p. 16). C’est dans cette culture collaborative, collective, plus flexible et fluctuante, que s’inscrit désormais notre relation au texte biblique, nolens volens. Qu’en disent donc les théologiens ?

3. La Bible devient-elle « liquide » dans la culture numérique ?

Comme nous l’avons vu dans le premier module de cet Opencourseware, il aura fallu soixante ans depuis la création du premier outil informatique biblique – l’index UNIVAC créé par Ellison en 1957 – pour voir la publication de la première monographie consacrée à l’évolution du texte biblique dans la culture numérique. Elle sera suivie par la publication de deux monographies, celle de Peter Phillips en 2020, et la mienne en 2019. Quand bien même Siker fait œuvre de pionnier, il semble d’abord vouloir écrire pour exprimer un caveat d’importance face à la culture numérique qui pourrait, selon lui, rendre les Écritures bibliques « liquides » et mettre en danger leur canonicité-même.
Il considère en effet que « la Bible déliée sur écran ne se prête pas d’elle-même à une prise de conscience immédiate d’une forme particulière de la Bible, canonique ou autre. Dans cette perspective, survoler la Bible sur des écrans conduirait nécessairement à sous-estimer la compréhension de la Bible dans son cadre canonique » (p. 69), cette Bible qui est pour Siker « le livre des livres » (p. 9). Si ses craintes sont compréhensibles, et reprennent celles déjà exprimées par d’autres auteurs avant lui dans des articles, elles se prêtent toutefois à une certaine reconfiguration et pondération.
Premièrement, il met entre parenthèse la notion de communauté de lecture ou d’usagers, capitales dans l’expression écrite numérique, comme Pierazzo le rappelait. Nous en avons un exemple patent avec l’application biblique numérique YouVersion, qui est celle qui connaît le plus de succès en termes d’usagers à l’heure actuelle. Tim Hutchings en a fait l’analyse et arrive à un résultat qui contredit notre appréhension spontanée d’une culture numérique flexible, voir liquéfiante, pour l’interprétation biblique.
Hutchings rappelle que YouVersion a été fondée par Life.Church, qui n’est pas « une communauté indépendante en ligne, mais le ministère en ligne d’une seule entité ecclésiastique fondée aux États-Unis en 1997 ». L’application offre des contenus « soigneusement sélectionnés, tout comme le sont les options de l’utilisateur pour naviguer dans la bibliothèque. Parfois, comme déjà signalé, le produit numérique peut même agir à l’encontre de l’indépendance de l’utilisateur, apportant un conseil, réprimandant l’entité, et utilisant les techniques de persuasion technologique pour former à de nouvelles habitudes d’engagement textuel [...]. Mon argumentation démontre que les bailleurs de fonds, les designers et responsables du marketing de certaines Bibles numériques sont en train d’essayer avec opiniâtreté de promouvoir une attitude évangélique traditionnelle envers la Bible, mais une recherche subséquente sera nécessaire pour évaluer les conséquences de l’adoption à large échelle d’un texte digitalisé dans les communautés religieuses » (p. 215-216).
L’analyse de Hutchings rappelle concrètement qu’il n’y a jamais de média neutre, mais que tout média – numérique inclus – peut être utilisé dans le but d’une stratégie de communication. Bien loin d’une liquéfaction du texte biblique, on assiste ici à un cadrage numérique des interprétations de la lecture. On est ici à l’opposé d’une lecture savante, académique, qui va de son côté vouloir profiter des possibles numériques. Dans le contexte académique, la curiosité pousse à vouloir constituer des collections ouvertes et larges, qui ne sont au bout du compte limitées que par les ressources et le temps à disposition, comme souligné par Sarah Mombert. Elle souligne également l’effet de « décanonisation » à l’œuvre dans la culture numérique : « Pour les textes non canoniques (par exemple les documents qui n’ont pas été jugés dignes jusqu’à maintenant d’être réédités avec un apparat critique et ont été maintenus hors du circuit traditionnel de livres connus), […] la technologie digitale représente non seulement l’occasion d’être sauvés des ravages du temps, mais elle signifie aussi la fin d’un statut éditorial marginal » (Kindle edition l. 5128).
Comme l’énonce clairement Mombert, il y a donc un effet de «décanonisation» pour toute littérature dans la culture numérique : des textes marginaux ont la possibilité d’être mis en lumière sur le web et d’acquérir rapidement une visibilité que la culture imprimée ne leur avait jamais accordée. Les craintes de Siker peuvent trouver là un certain écho, tout en considérant que ce n’est pas seulement la Bible qui est concernée par ce phénomène, mais tout canon littéraire. En même temps, la Bible ne semble pas risquer cette « liquéfaction » numérique redoutée par Siker, car nombre de ses lecteurs reproduisent spontanément des communautés d’usagers qui vont conserver des lignes interprétatives. C’est la leçon à tirer de l’application YouVersion.
Pour ce qui est de la lecture savante et de la recherche en sciences bibliques, il faudra oser dans les temps à venir l’interdisciplinarité de ce corpus tant étudié jusqu’à présent. Lire la Septante ou le Nouveau Testament sur le Thesaurus Linguae Graece, au milieu de milliers de textes grecs, ne conduit à l’évidence pas aux mêmes résultats que les lire sur le logiciel biblique Accordance (https://www.accordancebible.com). Il appartient à la lecture biblique savante d’oser une certaine décanonisation numérique, telle que décrite par Mombert.
On aura d’autant moins de crainte à la conduire que pour le Nouveau Testament, des outils existent qui sont clairement ancrés dans cette discipline, et qui ont été présentés dans le module 2 : tant la New Testament Virtual Manuscript Room (NTVMR, Münster) que la chambre des manuscrits du Center for Studies of the New Testament Manuscripts (CSNTM, Plano) assurent une claire délimitation de la matière première de ce corpus, ses manuscrits. Simplement, à la couverture de bois, de carton ou de cuir se sont substitués les bases de données, les serveurs et les câbles. C’est un monde relativement étranger aux chercheurs en sciences bibliques, mais ils sont appelés à dialoguer avec ses gardiens, leurs collègues IT. C’est la clé du défi qui nous est confié par l’avènement de la culture numérique.

4. Traitement des textes numériques et collation des manuscrits : un monde en évolution

Dans le module 3, Elisa Nury vous a présenté l'encodage détaillé des textes et l'importance du choix des balises textuelles. Une fois le manuscrit lu et transcrit en TEI/XML, la deuxième étape, cruciale pour la réalisation d'une édition critique, consiste à comparer les manuscrits, à les « collationner », selon le terme propre à l'édition critique. Les outils numériques ouvrent des perspectives innovantes dans ce domaine, qui se traduisent aujourd'hui par l'existence de nombreux outils. Je citerai tout d'abord un article sur l'histoire de la recherche par Elisa Nury et Elena Spadini, qui présente bien l'évolution de la collation électronique (2020). Je remercie également Elisa Nury de m'avoir indiqué certaines des ressources que je présente ici.
Des années soixante jusqu’aux années nonante, les outils de collation vont être produits sur la base de programmes qui vont lire les textes à partir de cartes perforées, puis magnétiques, puis sur bandes optiques, et finalement sur disquettes. Comme le rapporte Gilbert en 1979, c’est le programme Collate qui va servir à produire une édition critique de textes de prose médiévale (1979,245-246). Le programme CollateX, est son héritier et se trouve à la base de nombreuses applications. Il représente déjà la deuxième génération d’outils soulignée par Nury et Spadini, cette génération qui met en avant la représentation par variant graph, avec une visualisation modulaire des variantes.
C’est le cas de Stemmaweb, qui permet de créer une édition critique avec collation automatisée. Il est possible d’y visualiser les variantes sous forme de stemma directement à partir de fichiers TEI/XML.
Stemmaweb a été développé dès 2010 et permet de traiter notamment les questions suivantes : o Qu’est-ce qui constitue une leçon et dans quels contextes ? Qu’est-ce que lire un lemme ? Une variante ? o Comment doit-on classifier les variantes ? Quelle est la hiérarchie implicite, s’il y en a une, qui est promue par le schéma de classification éditoriale ? Et quelles sont ses implications ? o Comment un texte doit-il être subdivisé, et dans quel ordre ces sous-rubriques doivent-elles être lues ? o Quel genre d’information est-elle transmise par le texte, et comment peut-on les exprimer ?
Un autre exemple efficace d’outil de deuxième génération est ChrysoCollate, produit par un professeur de l’UCLouvain Sébastien Moreau. L’outil a un mode collation et un mode édition ; la collation peut avoir des couleurs distinctes et compléter automatiquement la fin des leçons. On peut y utiliser également un outil d’annotation et créer un apparat critique en fonction des leçons retenues. Enfin, la traduction y est également à l’honneur et peut être synchronisée avec l’édition.
ChrysoCollate est utilisé dans les éditions multilingues en ligne produites par Gregori, plateforme éditoriale multilingue de l’UCLouvain pour les textes patristiques, créée en partenariat avec l’éditeur Peeters.
D’autres modèles d’outils éditoriaux se sont développés à partir des images des manuscrits. C’est le cas par exemple d’EVT, qui permet de lier une édition critique et ses notes à l’image du manuscrit, et dans sa dernière version, de mettre en parallèle différentes éditions du texte ou/et ses traductions.
Pour ce qui concerne le Nouveau Testament, la New Testament Virtual Manuscript Room (NTVMR), est précisément basée sur un programme de collation dénommé VMRCRE, comme nous l’avons vu au module 2.
Quant aux choix éditoriaux des volumes de l’Editio Critica Maior, ils sont faits par l’équipe des éditeurs sur la base des données fournies par les algorithmes de la Coherence-Based Genealogical Method (CBGM), qui a été discutée de manière exhaustive par Tommy Wasserman et Peter Gurry dans un ouvrage de 2017. On en trouve un résumé en ligne par Gerd Mink, dont l’idée centrale est la suivante : « La méthode CBGM est basée sur les présupposés suivants : dans une tradition textuelle où toutes les copies ont survécu et dont on connaît également la source – ou, en cas de contamination, les sources – ainsi que l’origine de chaque leçon dans chacune des copies, les interactions généalogiques dans l’ensemble des variantes et dans chaque lieu variant doivent prendre place au sein d’un stemma global des témoins ».
Depuis l’Editio Critica Maior du livre des Actes et de l’Évangile de Marc, le site de Münster met à disposition le programme General Queries qui permet d’effectuer des recherches dans tout le matériel utilisé pour l’édition de ces deux livres. On le voit, la culture numérique permet d’entrer de plain-pied dans le travail éditorial.
Ces méthodes de collation et édition critique sembleront assez complexes à celles et ceux qui découvrent les humanités numériques par le biais de ce cours en ligne. Mais il existe également des outils plus simples. Souhaitez-vous pouvoir éditer rapidement et avec un design plaisant vos textes encodés en TEI/XML ? C’est alors TEI publisher qu’il vous faut. Le site montre plusieurs exemples de textes édités qui sont à la fois interactifs, efficaces et esthétiques.
Dans le même esprit, LERA permet de comparer des passages textuels soit avec des visualisations en couleur des textes, mais aussi avec des « nuages de mots » qui mettent rapidement en évidence les thématiques récurrentes d’un passage. Nous espérons que ces exemples vous donneront envie d’explorer les possibles de la textualité numérique.
Je souhaiterais conclure cet eTalk et cette rubrique pratique par la mention d’un outil récent, en cours de développement et qui est très innovant. Créé par Patrick Andrist et son équipe à l’Université de Munich, il souhaite explorer et comparer la matérialité des codex, notamment bibliques. Cette perspective va permettre la mise en évidence des relations entre la forme et le fond et pourrait signaler le début d’une troisième génération d’outils, basés sur des questions pratiquement absentes des techniques éditoriales imprimées. Comme cela est souvent observé dans les humanités numériques, les nouvelles questions de recherche naissent de la création et de l’usage des outils informatiques. Les réflexions sur les transformations de la textualité numérique ne font que commencer.
Le dernier slide de cet eTalk vous donne la liste des références qui ont été citées dans ce module 4.